L’HISTOIRE DU DOMAINE commence à la fin du 19ème siècle avec l’arrière-arrière grand-père d’Émilienne.
C’était alors une entité agricole mixte, comme beaucoup, où viticulture, élevage bovin et culture des champs requièraient à parts égales l’attention et le travail du maître des lieux.
Les fermes de cette époque dont les proportions nous semblent si harmonieuses aujourd’hui sont le fait d’une beauté toute fonctionnelle : on distingue clairement en observant leurs facades, les parties qui étaient dévolues à l’habitation, aux écuries, au pressurage du raisin, ou au stockage du foin et des céréales avant le battage.
On se contentait de peu de cépages: le Chasselas pour le vin blanc, et pour les rouges le Gamay et le Pinot Noir qui font leur apparition dans la région.
Le début des années soixante vit le travail de la vigne s’alléger, d’abord avec les pulvérisateurs tractés par les chevaux, suivis quelques années après par les tracteurs enjambeurs multifonctionnels. Les progrès de l’agrochimie mirent à la disposition des agriculteurs des produits efficaces et séduisants dont on était loin alors d’imaginer les méfaits et les conséquences.
Au milieu de la décennie l’élevage fut abandonné, et les chevaux disparurent des fermes. Seuls subsistèrent à côté des vignes quelques hectares de grandes cultures.
En 1976 le vignoble s’agrandit, atteignant 19 hectares. La récolte était encavée au Domaine et vendue en partie en bouteilles, le reste au négoce.
Cette même année, Pierre Hutin reprit le Domaine de son père, s’associant avec son frère Jean qui de son côté prit en location les vignes de son oncle Jules Hutin.
Quelques années après, une nouvelle cave fut construite pendant que Pierre et Jean entreprenaient un remodelage ambitieux de l’encépagement avec l’introduction des cépages Chardonnay, Pinot Gris, Riesling/Sylvaner (abandonné par la suite), et le Sauvignon qu’ils furent les premiers à adopter en Suisse romande.
Plus récemment ils plantèrent du Pinot Blanc, du Viogner, du Savagnin rose aromatique et tout dernièrement le Savagnin blanc.
La culture et la vinification des cépages rouges déjà présents sur le Domaine fut repensée, le Gamay et le Pinot Noir révélèrent alors des possibilités inexploitées.
Pour diversifier les cépages rouges ils choisirent dès sa «sortie» le Gamaret, création de la Station Fédérale de recherche de Changins, puis le Garanoir, tous deux d’excellents croisements suisses, qui se sont avérés être parfaitement adaptés au terroir. Puis l’opportunité offerte par le réchauffement climatique les a incités à accueillir avec succès le Merlot, le Cabernet-Sauvignon et finalement, la Syrah.